Thérèse ne se plaisant pas au Havre (elle pleurait tout le temps et cherchait sa sœur Odette). Il a été décidé que les deux sœurs seraient regroupées à Abbeville chez la tante RIMBERT Thérèse, devenue par mariage la « tante EMERY [1]», dont le mari était boucher.
Cette dernière, voulant conserver la possibilité de s’occuper de ses propres enfants [2], les deux sœurs sont confiées en pension à la Pension Ryder à Amiens. « Bonne Maman [3] » voulait placer les deux orphelines à la Sainte Famille. En raison de leur âge ce n’était pas possible (trop jeunes). Donc, c’est la Pension Ryder (établissement de religieuses recueillant des enfants sans famille ou avec problèmes familiaux) qui a été choisie. --> Voir détail en annexe. À cette époque les religieuses étaient habillées en civil.
« Bonne Maman » se rendait d’Abbeville à Amiens tous les mois (pour payer la pension).
Tante Annie (Thérèse RIMBERT) fait sa communion, Odette RIMBERT, l’année suivante.
-=-=-=-=-=-=-=-=-=- Propos recueillis le 1er mai 2003 (Odette avait 91 ans) -=-=-=-=-=-=-=-=-=-
Au pensionnat Tante Annie quête des desserts pour améliorer l’ordinaire. Et aussi de la poudre de riz pour sa sœur Odette. Des religieuses « flamandes » (des teignes) dénoncent Odette qui utilise de la poudre de riz. Elle est menacée d’être envoyée en maison de correction.
Nous étions malheureuses. Pour se restaurer nous glanions dans les champs et cueillons des fruits.
Odette contracte la typhoïde à 13 ans (1925 ?). Elle retourne à Abbeville pour convalescence. Une méthode de rétablissement est de donner, chaque jour, un bol de sang frais. C’est une opportunité, sa tante tient une boucherie. À cette époque, en Province, souvent les bouchers achetaient des bêtes vivantes (sur pieds) et les abattaient, ce qui permettait de se procurer le remède pour Odette. Elle profite de sa période de convalescence pour faire des promenades dans les champs.
Entretemps, il y eut le mariage de sa cousine Madeleine avec 6 demoiselles d’honneur dont Odette.
À l’âge de 16 ans, (1928 ?) la bonne d’Abbeville est renvoyée. Odette la remplace, pendant 3 à 4 ans. Et après elle est cuisinière « à la campagne ».
Puis Odette est placée quelques années comme femme de chambre rue Lemercier, à Amiens, chez le docteur PERDU.
Odette travaille aussi chez d’autres personnes à Amiens comme femme de chambre.
Tanne Annie, à 16 ans, veut devenir religieuse. Il faut qu’elle attende jusqu’à ses 17 ans (1928) pour le noviciat. Elle prononce ses vœux de religieuse en 1935. À ce sujet, Bonne Maman écrit à Odette pour lui demander de se joindre à elle pour la prise de voile. Elles assisteront toutes les deux à la cérémonie.
La Tante Emery voulait reprendre Odette pour son service : tenir la caisse de la boucherie……. sans la payer.
[1] Sœur de Jules Alphonse Etienne RIMBERT
[2] dans l’ordre Madeleine, Robert et Janine
[3] « Bonne Maman » est Marie, Godfrine LENGLET, grand-mère paternelle d’Odette et de Thérèse et donc mon arrière-grand-mère (que j’ai connue).